C'était il y à fort longtemps,
bien avant que les hommes inventent
les machines, et aillent sur la lune.


Un Ange était assis au bord d'un nuage,
et regardait le monde et les hommes!

Il avait été l'un d'eux.
A son arrivée il avait beaucoup pleuré en silence,
sa vie terrestre, une belle vie d'homme heureux et choyé.
Puis les autres Anges lui avaient expliqué,
qu'a présent comme eux tous, il allait veiller sur le monde.
Ils lui dirent combien avec leurs forces ,
et leurs voeux d'Ange, ils pouvaient améliorer
le quotidien des hommes, et ainsi le sort du monde.

Alors, notre nouveau venu, voulu s'atteler à la tâche,
pensant à tout le bien qui en découdrait,
pour les hommes, comme pour les bêtes.
Il y mit toute son ardeur d'Ange novice,
sans relâche usant de son don.
Mais plus le temps passait, plus l'immensité de son travail lui paraissait infinie.

S'il réparait un coeur par-ci, ailleurs dix venaient à se briser.
Une âme il repêchait, trois, quatre, dix autres sombraient!

Ce jour là donc,  épuisé, et découragé
par toute la misère du monde,
il s'assit sur le bord d'un nuage et se mit à pleurer.
Ses larmes en torrent, coulaient sur ses joues,
filant à vive allure et glissaient directement,
dans un grand fracas, vers la terre des hommes.


Une majestueuse Chouette blanche de l' antarctique vint à passer
et voyant l'Ange si accablé, s'arrêta pour lui parler:
"Mais Ange,  que t'arrive-t-il?"
L'Ange secouant la tête lui fit part de tout son désespoir.
La Chouette le gronda: " Mais voyons Ange,
qu'adviendra-t-il des hommes s'ils se rendent compte
que vous les Anges, n'avez ni foi,
ni espoir en un avenir meilleur?


L' Ange haussa ses frêles épaules sans pouvoir répondre,
alors la chouette entonna son chant nocturne,
et du bout des nuages, une Aurore Boréale émergea.
"Qui m'appelle pendant mon repos?"
La chouette s'inclina et raconta toute la chose à la grande Aurore.
L'Aurore scintillant de plus belle s'enroula autour de l'Ange:
"Crois-tu que ce monde ai été créé en un jour?
Crois-tu que ce monde ai été créé par une seule main,
un seul esprit? Tu voudrais toi , petit Ange, seul,
réparer les erreurs et panser toutes les plaies de cet univers
avec juste tes petits voeux d'Ange?!


Un gros sanglot lui répondit.
L'Aurore elle sourit de toutes ses couleurs
"Je ne peux t'empêcher de pleurer mais je t'accorde
un don de plus!"
Et tandis que le chagrin de l' Ange ,intarissable
faisait couler des rivières d'eau salée, un miracle se produisit.
Sitôt que l'eau quittait sa joue, elle devenait blanche,
et légère comme les plumes de ses ailes,
et virevoltait vers la terre des hommes.


L' Aurore souleva l'Ange pour lui donner
un baiser de réconfort:" Je ne peux pas guérir ton coeur,
ni soigner ton âme petit Ange, mais je fais de tes larmes
une source de douceur, pour que malgré tout,
les hommes en bas chaque fois que tu pleures
ne ressentent pas ta détresse,
mais la sérénité dont ils ont besoin,
pour vivre paisiblement leur dure vie d'hommes.


Depuis, l' Ange qui ne peut changer les choses à sa guise,
perd souvent espoir.
Alors il s'assied au bord de son nuage,
et tandis qu'il pleure sur ce monde imparfait,
ses larmes n'atteignent pas le sol.


D'elles naissent les flocons de neige offerts par l'Aurore.
En bas les hommes qui baignent, dans le silence de cette ouate magique,
pour un temps voient leur coeur s'apaiser,
leur âme d'enfant renaître,
et une grande douceur vient  les envelopper.





Texte : tous droits réservés

Illustration et photo en bas de page : crédit personnel

Photo de l'ange: crédit Pexels

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